Triangle de Karpman- le rôle de persécuteur
Triangle de Karpman - le rôle de victime

Introduction

Sans doute, un jour ou l’autre vous vous êtes senti humilié, coupable, honteux ou nul ou bien, vous avez ressenti cette envie d’aider l’autre, de le sortir de ses difficultés quoiqu’il arrive, ou encore vous avez eu une envie plus forte que vous, celle de prendre le pouvoir, ce qui vous a conduit à dire  des paroles blessantes, diminuantes, dévalorisantes envers l’autre. Certains auront tendance à se mettre à la place d’une victime, d’autres partiront secourir leur prochain tandis que d’autres encore tiendront plutôt le rôle d’un persécuteur.

Sans réellement comprendre notre fonctionnement, nous avons des façons d’agir ou de réagir qui peuvent être néfastes pour nous, pour les autres et dans notre relationnel. C’est pour cela qu’il est important d’identifier les différents rôles, de comprendre leur mécanisme et surtout de savoir comment se sortir de ces pièges relationnels.

Dans un premier temps, nous expliquerons le triangle de Karpman, ensuite nous vous aiderons à identifier dans quel rôle vous vous mettez puis, nous verrons comment s’en sortir.

Reconnaître les différents rôles du triangle de Karpman

Alors maintenant, nous allons faire un petit test pour savoir si vous reconnaissez bien les différents rôles : la victime, le sauveur et le bourreau ou persécuteur.

Triangle de Karpman, reconnaitre les différents rôles
Triangle de Karpman reconnaitre les differents roles

Résultats du test

Voici les numéros qui représente soit un rôle de victime, soit un rôle de sauveur, soit un rôle de bourreau. Bonne analyse.

   Victime                                                        Sauveur                                                         Bourreau

 4    10  13  14  15                                       1    3   7   11  12                                              2   5  6  8  9

 

Explication du triangle de Karpman

Qu’est ce que c’est ?

Ces jeux de rôle sont un schéma relationnel qu’une personne entretient avec une ou plusieurs personnes. Ce jeu relationnel porte le nom de Triangle de Karpman, appelé également triangle dramatique. Cet outil psychologique a été inventé dans les années soixante par Mr Karpman afin d’expliquer les mécanismes relationnels qui engendrent des problèmes relationnels.

Ainsi dans ses jeux psychologiques, il existe trois grands rôles différents : la victime, le sauveur, le persécuteur. Le rôle de chacun peut changer en fonction des situations, en fonction des moments, ou au sein d’une même conversation. Mais si nous prenons le temps de bien analyser notre rôle, la plupart du temps nous revêtons le même rôle. Le rôle que nous prenons peut-être identifié aussi bien en groupe, dans un couple, avec nos parents, avec nos collègues, avec notre hiérarchie, avec nos enfants ou avec nous -même « la petite voix intérieure ».

Comprendre le triangle de Karpman

Quel bénéfice chacun des rôles apporte à une personne ?

Triangle de Karpman - le rôle de victime La victime

La victime, malgré ce que nous pourrions penser, est sans doute la personne qui a le plus de pouvoir. Elle veut apitoyer l’autre, en se plaignant et se sentant coupable et impuissante, mais elle domine la situation en disant comme je suis faible, alors on doit m’aider et attend toujours l’aide de quelqu’un.

Triangle de Karpman - le rôle de sauveur Le sauveur 

Inconsciemment le sauveur veut aider son prochain. Cette aide va lui apporter une bonne image de lui aussi bien auprès de lui-même qu’auprès des autres. Ainsi il va se sentir utile. Ce sentiment d’utilité va rendre l’autre dépendant. Le sauveur a donc le contrôle sur celui qu’il aide et place l’autre dans une incapacité à se prendre en charge. 

Triangle de Karpman- le rôle de persécuteur Le persécuteur

Inconsciemment, le persécuteur aime faire souffrir sa victime. Cela lui permet d’évacuer ses peurs, ses douleurs, ses blessures du passé, ses frustrations sur plus faible que lui. Il s’impose, persuadé qu’il a toujours raison. Mais en réalité, il est dans une insatisfaction chronique.

Quel rôle adoptez vous ? Test triangle de Karpman.

Le premier tableau ci-dessous représente ce qu’une personne pense ou dit en fonction du rôle qu’elle prend.

Triangle de Karpman

Les deux tableaux suivants, identifient plutôt les attitudes que l’on peut adopter en focntion des différents rôles.

Attitude bourreau victime sauveur
Attitude Bourreau, victime sauveur

A vous de jouer maintenant !

Après avoir pris connaissance de ces trois tableaux, essayer de déterminer dans quel rôle vous vous mettez le plus souvent et remplissez le tableau ci-dessous.

Test triangle de karpman, quel rôle adoptez vous ?

Comment sortir du triangle dramatique ?

Nous venons de voir les différents rôle que nous prenons soit régulièrement soit dans différentes situations.

Mais comment faire alors pour échapper à ce jeux relationnel toxique ?

Observer son fonctionnement Etape 1 : se mettre en tant qu’observateur

  • Nous regarder dans différentes situations, à différents moments, avec différentes personnes et observer dans quel rôle nous nous mettons le plus souvent.
  • Regarder les autres dans leur comportements, attitudes, action et réaction et se placer en tant qu’observateur

Identifier nos mécanismes, triangle de KarpmanEtape 2 : identifier

  • Prendre conscience de son propre rôle
  • Bien comprendre ce qui se joue dans les rôles des différentes personnes.
  • Se poser la question : pourquoi je fais ou j’accepte ça !
  • Comprendre quelle sont les bénéfices et les inconvénients pour moi dans ce rôle.
  • Analyser si j’ai plus d’avantage que d’inconvénient à être dans ce rôle.
  • Se poser la question : est ce que je veux que cela change.

Stopper nos mécanismes- Triangle de Karpman Etape 3 : Stopper nos mécanismes

  •        Ne pas donner à l’autre et à soi-même , l’occasion de nous mettre dans ce rôle.
  •       Prévoir nos propres réactions.

Si vous êtes victime 

Triangle de Karpman - le rôle de victime

Posez-vous la question « Pourquoi j’accepte ça de l’autre et de moi ?

  • De l’autre : pourquoi j’accepte qu’on me coupe la parole, qu’on ne m’écoute pas, l’indifférence, le manque de respect, la moquerie, la dévalorisation, l’humiliation, la violence verbale ou physique.
  • De moi : pourquoi j’accepte qu’Hulule, la petite voix dans ma tête, me dise des choses dévalorisantes, se moque de moi, me dise que je suis nul, que je n’arriverai à rien, que je ne suis pas capable, que c’est ma faute en me faisant sans cesse culpabiliser ; pourquoi je n’ai pas de chance.

Hulule, c’est le surnom que j’ai donné à la petite voix dans votre tête, qui est toujours la pour vous chuchoter des phrases dévalorisantes, négatives, réactiver vos peurs et ainsi augmenter votre angoisse.

Triangle de Karpman - sortir du role de sauveur

Et réfléchissez, est ce que je veux vraiment être la victime de quelqu’un ou ma propre victime ? 

Si votre réponse est oui, alors ne changez rien, sinon suivez les conseils ci-dessous.

Comment changer de place ? 

Si la position de victime vient de vous :  

Je me dis : mais je suis le seul responsable de moi-même, de ma santé, de mes actions, de mes paroles, de mes pensées, de mes finances, de mon développement personnel, de mes relations avec les autres.

J’emploi le panneau STOP ; et j’arrête ma petite voix, Hulule, de me murmurer des choses désagréables sur moi. Je télécharge un panneau STOP , sur mon portable et dès qu’Hulule recommence, alors je sors mon panneau STOP et je lui dis d’arrêter en regardant le panneau stop.

Comment stopper nos pensées négatives

Je prends conscience que je suis maître de mes pensées mais que l’exercice est difficile ; il faudra du temps pour stopper ces pensées dévastatrices. C’est un travail de longue haleine qui nécessite de la bienveillance envers moi-même mais aussi la capacité à me féliciter des petits pas que je fais.

Si je ne me sens pas capable, je trouve une formation sur la confiance en soi afin de prendre confiance en moi ou je consulte un psychologue qui pourra m’aider dans cette démarche.

Si la position de victime vient des autres : 

Je refuse le rôle de victime, alors celui en face perd d’office son rôle, il n’a plus de pouvoir. Si je refuse d’être une victime, alors le persécuteur n’a plus de pouvoir et il ne peut plus être persécuteur. Il lui faudra une autre cible.

  • Je m’éloigne de la cible : imaginez une cible, la cible c’est vous. En face de vous un persécuteur, il envoie une flèche dans la cible, sur vous, le but étant de vous atteindre. Alors vous, pour ne plus être la cible, vous allez vous décentrer de la cible, la cible ce n’est plus vous, vous imaginez la cible sur un mur et vous regardez la flèche pleine de venin, de poison arrivez mais à côté de vous, pas sur vous. Vous regardez, vous observez votre bourreau et regardez sa flèche. Vous vous dites : « et voilà, il a encore besoin d’écraser pour exister, le pauvre qu’est-ce qu’il doit être malheureux.

Si vous êtes sauveur 

Sortir du triangle de Karpman et des rôles de victime, bourreau, sauveur

Posez-vous la question « Pourquoi j’ai toujours besoin d’aider les autres même si on ne me l’a pas demandé ?

  • Est-ce que cette personne m’a demandé de l’aider ?
  • Ai-je vraiment envie d’aider cette personne ? 
  • Est-ce que je ne veux pas plus pour la personne qu’elle même ?
  • Sa demande est-elle une demande d’aide ou d’écoute ? 
  • Est-ce que cela me valorise, me fait sentir utile ?
  • Est-ce que je ne suis pas en train d’infantiliser la personne en pensant qu’elle ne peut pas trouver de solution seule.

    Et réfléchissez, est ce que vous voulez vraiment dans cette situation revêtir encore la cape du sauveur ? 

    Si oui, alors courez aider la personne, sinon suivez les conseils ci-dessous : 

           Comment faire autrement ?

    • J’arrête de penser que je peux faire tout pour le tout du monde.
    • Je décide d’être mon propre sauveteur et je mets des actions en place pour m’occuper sérieusement et durablement de moi : je prends le temps pour me connaitre, pour savoir ce qui me ferait plaisir et je mets en place des moments ou je fais ce qu’il me plait.
    • Je ne suis pas tout puissant et je ne peux pas prendre sur mes épaules toutes la misère du monde.
    • Je deviens ma meilleure amie et suis beaucoup plus à l’écoute de mes besoins, de mes envies, de mes désirs les plus profonds.

      Si vous êtes persécuteur 

      Triangle de Karpman- le rôle de persécuteur

      Posez vous la question : pourquoi j’ai besoin d’écraser l’autre, de l’humilier, de lui faire peur ?

      • Est-ce que cela va me permettre d’avoir des relations de confiance et des relations saines avec les autres ?
      • Qu’est ce que je n’ai pas régler personnellement pour avoir besoin d’avoir cette relation de domination ?
      • Qu’est ce que je cherche à évacuer ?
      • Est-ce que j’ai moi-même été victime ?
      •  Est-ce que j’ai vraiment besoin d’avoir le pouvoir sur cette personne ? 
      • Quelles vont être les conséquences de cette prise de pouvoir sur l’autre ?
      • Est-ce que je suis fière de moi, quand je menace la personne ?
      • Est-ce que c’est vraiment cette personne que je veux être ? Faire peur aux autres, humilier les autres.
      • Qu’est ce que je ressens quand j’ai humilié quelqu’un ? Est-ce un sentiment agréable ?

      Et ensuite réfléchissez, est ce que je veux continuer à être un persécuteur ? 

      Si la réponse est oui, alors ne changez rien. Si la réponse est non, alors suivez les conseils ci-dessous.

      Comment faire autrement ?

      Comment est ce que je peux dire les choses autrement ?

      Si je me suis emporté, je reprends en disant « excusez-moi, je me suis mal expliqué ».

      J’accepte que certaine personne pense différemment de moi.

      J’accepte de me tromper et me dis que ce n’est pas grave.

      Conclusion

      Sortir du triangle de Karpman et des rôles de victime, bourreau, sauveur

      Dans les 3 cas, l’exercice n’est pas facile.

      Il vous demande de remplacer des schémas automatiques par de nouveaux chemins. Et ce chemin se construit pas après pas.

      Des obstacles se présenteront à vous, changer est sans doute la chose la plus compliqué, vous perdrez confiance, vous vous découragerez….et puis vous allez respirer et vous accompagner, féliciter vos réussite aussi petite soit -elle. Cet exercice demande patience, et surtout d’y croire. 

      « Croire, ne pas y croire, pouvoir, ne pas pouvoir l’essentiel est d’essayer . Je sais que la plupart d’entre vous, sont découragés avant même d’avoir essayé. Certains disent j’ai déjà tout essayé, d’autres disent ça ne marchera jamais. Faites alors attention, vous êtes entrain de vous auto-bloqué, c’est Hulule qui parle et parce qu’elle a peur du changement et peut être même de disparaître alors elle vous chuchote ses phrases démotivante. Donnez-vous une chance de réussir, donnez vous une chance d’être fier de vous …..Vous pouvez le faire, j’en suis sûre.

      « L’échec est le fondement de la réussite » disait Lao Tseu donc accepter d’échouer, et de recommencer, d’échouer encore pour ensuite arriver à votre objectif : avoir des relations saines. 

      C’est un peu comme les premiers pas d’un enfant, il se met debout, se tient, se lâche, tombe, se hisse de nouveau, puis tombe encore une multitude de fois avant de se lâcher, de trouver son équilibre et de pouvoir marcher enfin seul. C’est la même chose, il faut de multiples essais avant de réussir. La vie est ainsi faite. Comme on dit « Paris ne s’est pas construit en un jour »

      Donc pour m’encouragez je me dis : 

      • Je vais essayer
      • Je m’entraîne
      • Si j’échoue, c’est normal, si c’était facile je le ferai déjà depuis longtemps
      • Je recommence et pas à pas je progresse
      • J’adopte une nouvelle façon d’agir, de réagir
      • Je m’ouvre l’accès au mieux être
      • Je m’autorise à aller mieux
      • Je me remercie de m’accompagner pour aller mieux

      Alors dites nous dans les commentaire quel est le role que vous adoptez le plus souvent ? Quelle technique avez vous utilisées pour commencer à opérer des changements ? Quels resultats avez vous obtenus ou quelle difficultés avez vous rencontrées ?

      Je vous remercie d’avoir pris le temps de lire et vous remercie d’avoir pris ce temps pour vous.